En 2012, Philippe Leroux, propriétaire d’un Beneteau flyer 7 qu’il transporte un peu partout sur sa remorque, s’est lancé un défi : créer un guide utile dans lequel serait référencé les cales de mise à l’eau (en mer et fluviales) et les campings à proximité. Des idées plein la tête, il décide de créer une association et un site internet. Son créneau : la plaisance mobile. Sur les réseaux sociaux, la communauté adhère et gonfle progressivement. En 2016, il crée le groupe Alerte vol bateau sur Facebook. Ce dernier compte aujourd’hui plus de 7 300 membres et, grâce à lui et à la communauté qui s’en suit, 29 bateaux volés ont déjà été retrouvés !
Avant d’être le fondateur d’une association, d’un site internet, d’une page et groupes Facebook autour de la plaisance mobile,
Philippe Leroux est avant tout un passionné de la navigation.
En parallèle de son site intitulé GPM – Guide de la plaisance mobile, Philippe Leroux a créé une page Facebook qui comptabilise aujourd’hui près de 22 000 abonnés. Petit à petit, ce retraité Saint-Raphaëlois de 62 ans rassemble des idées de création de groupes en lien avec la plaisance mobile et se lance.
Il a ainsi fondé sur Facebook entre autres :
Vol de bateau : un tiers des embarcations ont été retrouvés grâce au groupe Facebook
Ce premier groupe, le plus intéressant en ce qui nous concerne, permet aux propriétaires de bateaux de déclarer un vol. Ces derniers précisent le maximum d’informations : photo du bateau, date et lieu du vol, numéro d’immatriculation, contact etc. Et ensuite, la communauté fait le reste. « En cinq ans d’existence, 91 vols ont été publiés et un tiers des bateaux ont été retrouvés grâce au groupe (soit 29). Avec les partages, ça peut aller très vite. Les partages vont toucher des milliers personnes en plus des membres du groupe. Une fois, nous avons eu quelque 1 000 partages, ça partait dans tous les sens ! », se félicite le retraité.
Les annonces de vol sur le groupe Alerte vol bateau fleurissent tout au long de l’année. ” Il n’y a pas de période “, indique Philippe Leroux.
« Il faut faire vite car les voleurs entreposent souvent l’embarcation pas loin du vol »
Comment le groupe a-t-il pris une telle ampleur ? « La communauté a grossi petit à petit, raconte le Varois. À l’origine, l’idée était de mobiliser les automobilistes qui pourraient être amenés à croiser et localiser le bateau volé sur les axes routiers. Il faut faire vite car les voleurs entreposent souvent l’embarcation pas loin du vol. J’ai alors fait appel à différents corps de métiers : les ambulanciers, les motards, les chauffeurs routiers ou encore les gendarmes. Je sais que pas mal de gendarmes se sont passé le mot pour s’abonner. Mais on a un peu tous les univers, tous ceux qui sont sur la route. » Des clubs de voile et de jet ski relayent aussi régulièrement les publications.
Cette communauté, qui ne demande qu’à prendre encore plus d’ampleur, a ainsi offert 29 dénouements heureux. Philippe Leroux nous en raconte deux.
Pour rappel, en cas de vol, si vous localisez le véhicule (à l’aide de l’un de nos traceurs GPS ou grâce à une communauté sur les réseaux sociaux comme celle d’Alerte vol bateau), veuillez prévenir les forces de l’ordre et, surtout, n’intervenez pas vous-même.
Achat et vente entre particuliers
Le deuxième groupe Facebook évoqué plus haut consiste, comme vous vous en doutez, en la vente et l’achat de bateaux transportables d’occasion entre particuliers.
Ensuite, le troisième est un groupe de partage de photos et vidéos insolites sur le monde du nautisme.
Quant au quatrième, il s’agit d’un salon virtuel dans lequel sont présentés uniquement des bateaux transportables sur route (pas plus de 2,55m de large). Des particuliers s’y attellent ainsi que certains concessionnaires pour présenter leurs nouveautés. « Il y a des salons regroupant tous les bateaux. Ici, je suis resté sur mon créneau avec les bateaux transportables », détaille Philippe Leroux.
« Je ne pensais pas avoir un tel succès »
« Je ne pensais pas avoir un tel succès, reconnaît le retraité Saint-Raphaëlois. Je suis parti de quelque chose de simple. » Pratiquant régulièrement la navigation, cet ancien fonctionnaire était souvent à la recherche des accès pour mettre à l’eau son bateau. C’est de là que lui est venue l’idée de référencer les cales de mise à l’eau (en mer et fluviales) et les campings à proximité (dans l’optique d’un séjour). Aujourd’hui, il a référencé quelque 3 000 cales à travers une bonne partie de l’Europe (15 pays) qu’il répertorie sur une carte.
Au commencement, des sites et blogs parlant du monde nautique et de son actualité, ça existait. Mais aucun d’entre eux ne ciblaient spécifiquement la plaisance mobile. Philippe Leroux y voit là une opportunité et s’engouffre dans cette brèche non-exploitée. Il crée une association et un site internet en 2012. Son nom : GPM – guide de la plaisance mobile. «Il faut savoir que 80% des ventes de bateaux concernent des embarcations de moins de huit mètres. Tout mon site est axé sur du transportable. On ne s’adresse pas aux mêmes personnes que les propriétaires d’un bateau bénéficiant d’un mouillage, assure Philippe. Le plaisancier mobile aura besoin d’une cale de mise à l’eau et d’idées touristiques.»
Un site multifonction
Bourdonnant d’idées, il les met en application les unes après les autres :
· Répertoire de sites de gardiennage pour le stockage hivernal (il en a environ 300) ;
· Référencement des écluses (2 000) ;
· Mouillages (1 000) ;
· Ports (400) ;
· Lieux à visiter (200) ;
· Haltes nautiques ;
· Carte de calcul des distances de navigation ;
· Les règlementations concernant le transport de bateau sur remorque ;
· Les limitations de vitesse par pays en tractant un bateau ;
· Des indications de base sur la météo locale comme par exemple les vents dominants ;
· Des données techniques ;
· Règlementation sur les sports de glisse ;
· Ou encore des rappels constructeurs.
1,5 million de visites en neuf ans
« Je me suis aperçu qu’il y avait beaucoup de personnes qui passaient le permis bateau. J’ai créé ce site aussi pour leur amener ces bases-là, explique-t-il. Neuf ans plus tard, le site est devenu énorme. » Et effectivement, les chiffres parlent. Ainsi, depuis sa création, le site a connu près de 1,5 millions de visites. Rien que ça. Il dispose aussi de 2 600 personnes inscrits (membres et adhérents) et environ 500 adhérents qui payent pour avoir accès à la carte et sa fourmilière d’informations (20 euros/an sur une année glissante).
Philippe Leroux continue d’alimenter son site et travaille actuellement sur une carte des ports accessibles aux personnes à mobilité réduite (PMR).